Après une maîtrise d’Arts Plastiques à la Faculté d’Aix-en-Provence, Sylvie Decugis oriente sa carrière vers une peinture figurative en s’initiant aux techniques les plus diverses et les plus virtuoses : trompe-l’œil, décors de théâtre, accessoires…
Depuis toujours attirée par la transparence dans la matière, sa peinture présente une fluidité dans l’opaque : les strates n’épaississent pas le sujet, l’accumulation au contraire l’ allège: c’est le mystère de sa peinture.
Sylvie quitte assez vite le support classique de la toile pour les envers d’affiches collées en strates à la sauvage dans les rues. Le vécu des versos d’affiches émerge toujours en filigrane sur le positif de son œuvre.
Puis elle s’intéresse aux sacs plastique et peint dessus des visages d’êtres humains et d’animaux avec une facture précise et méticuleuse.
Les sacs plastique étant, espérons-le, eux-mêmes en voie de disparition, Sylvie permet de leur conférer une noblesse et une richesse insoupçonnées, vitraux d’un âge résolument consumériste, devenant, par conséquent ,objets de collection.
Puis elle élargit le support et peint sur bâches plastique, explorant plus encore la transparence et la reproduction de son propre ouvrage par calque plastique à grande échelle: ses sujets sont toujours des humains cadrés ou non au visage, sublimés par la transparence du plastique
Elle réalise des installations avec notamment son tipi fait de sacs plastique cousus les uns aux autres, mettant en perspective pollution par le plastique et sublimation du matériau dit « pauvre ».
Et puis la « voile de fortune » dans ce même nouveau matériau constitué de sacs plastique cousus « main » en hommage aux clandestins qui traversent les mers pour échouer dans des pays plus riches.
Graphiste, elle réalise, notamment, l’affiche de la Coupe du Monde de Football 98 pour la Ville de Saint-Denis et la FIFA, des affiches pour diverses expositions de l’ADADA, et l’Affiche de la Fête de la Saint-Denis 2007 pour la Coupe du Monde de Rugby.